Virpazar, l’hôtel Gavidoza, la rivière des Cernovic, cormorans pygmées, rivière Moraça , village lacustre de Radus, village de Godinje, l’île de Grmojur, l’Alcatraz du Monténégro, l'hôtel Pélikan, restaurant Mocina.
Rijeka Crnojevica, Aux Sources du Lac Skadar
« La Perle cachée des Balkans »
Tout commence par la photo envoûtante d’un paysage « amazonien » en couverture d’une carte routière du Monténégro…
Après la traversée enchanteresse de la Croatie l’année dernière, nous avons décidé cette année avec Isabelle, mon épouse baroudeuse, et ma petite fille Romane, apprentie exploratrice de 6 ans, de découvrir le Monténégro. Un vol sec, une voiture de location, et nous voilà débarqué à Dubrovnik. Parlant le serbe uniquement sous la torture, j’ai acheté pour l’occasion un Tom-tom Europe couvrant « 44 pays ». En fait de couverture, je m’aperçois une fois passée la frontière du Monténégro, que le Tom-tom n’indique que quelques villes et routes principales du pays. Comme si pour la France, le GPS n’indiquait que Paris, Lyon, Marseille, et Strasbourg, sans aucun détail, et les 4 autoroutes qui les relient entre elles.
Après quelques jours de visite et de farniente dans les bouches de Kotor, nous décidons de remonter vers le Nord, au cœur du Monténégro. Tout comme l’année dernière en Croatie, nous n’avons réservé aucun hébergement. Ce que je découvre du réseau routier monténégrin en termes d’infrastructures est assez inquiétant, et je ne me vois pas emmener ma femme et ma fille au Nord du pays sans un semblant de carte routière pour nous diriger.
Je fais le tour des kiosques à journaux et achète une carte routière locale. La fameuse carte sur laquelle nous découvrons avec Isa, la photo d’un bras de rivière couvert de nénuphars serpentant entre des montagnes verdoyantes. Un paysage tout droit sorti de la Baie d’Along en Asie du Sud Est.
Ce paysage enchanteur est bien connu des Monténégrins qui nous situent l’endroit sur la carte routière. Un paysage féérique qui se mérite ! Il faut rejoindre Podorica, une grande ville industrielle sans grand intérêt, puis prendre la route de Cetinj, vers l’ouest. J’aime bien dire « vers l’ouest » car dès que l’on quitte le littoral adriatique très touristique pour s’enfoncer dans les terres, sans GPS, et la plupart du temps sans panneau indicateur et sans monténégrins pour nous renseigner, nous passons notre temps avec Isabelle à nous diriger à la boussole !
De Podorica vers Cetinj, il faut quitter la deux fois deux voies au bout d’une quinzaine de kilomètres et prendre la direction de Rijeka Crnojevica, un petit village paradisiaque aux sources du Lac Skadar. Puis il faut suivre pendant une dizaine de kilomètres un chemin cahoteux, où l’on passe rarement à deux voitures le long de ravins vertigineux non sécurisés. C’est en face de l’hôtel Gavidoza que la vue de la rivière serpentant entre les montagnes, est la plus extraordinaire.
Isabelle et moi restons stupéfaits face à l’un des plus beau paysages qui nous ait été donné de découvrir.
C’est décidé, nous dormirons à l’hôtel Gavidoza pour profiter 24 heures de cette vue grandiose.
Je monte les marches de l’hôtel à la recherche d’une âme qui vive, et me fais surprendre par un chien de garde plutôt féroce. Le chien immense a eu en fait, aussi peur que moi, et Isabelle dans la voiture est hilare de m’avoir vu faire un bond d’un mètre. A ma décharge, les chiens de garde « serbes » sont connus pour faire « sursauter » ! La patronne de l’hôtel, une vieille dame sortie d’un film d’Alfred Hitchcock, me dit que l’hôtel est fermé. C’est vraiment étonnant. La vue est imprenable, nous sommes en plein mois d’Août, et il n’y a pas moyen de se loger à moins d’une heure de route, y compris au village paradisiaque de Rijeka Crnojevica tout proche.
Le bras de rivière que nous contemplons est la « Rijeka Crnojevica » (« la rivière des Cernovic »), du même nom que le village enchanteur qui nous attend à 4 kilomètres de là.
Cette rivière est l’une des sources du Lac Skadar, le plus grand lac des Balkans. Le Lac Skadar, dont la surface varie entre 370 et 550 km² selon les crues et les saisons, est une frontière naturelle entre le Monténégro et l’Albanie.
Offrant des paysages d’une beauté époustouflante, le Parc National du Lac Skadar figure sur la liste internationale des zones humides, et constitue un « sanctuaire » hivernal et préservé pour les oiseaux lacustres et les oiseaux migrateurs fuyant les marais gelés du nord de l’Europe. A ce titre, le Lac Skadar est l’une des réserves d’oiseaux la plus importante du monde. 256 espèces d’oiseaux viennent s’y abriter, dont le quart de la population mondiale des cormorans pygmées.
Malgré sa beauté, la « rivière des Cernovic » n’alimente que très partiellement les eaux du Lac. C’est la rivière Moraça venant du Nord, qui fournit les 2/3 des eaux du Lac Skadar, le reste provenant d’une trentaine de sources souterraines.
Contre toute attente, la profondeur moyenne du Lac n’est que de 6m. Mais par endroit, le fond descend bien en dessous du niveau de la mer comme au village lacustre de Radus, où une faille appelée « Oko » (« l’œil »), s’enfonce dans des eaux cristallines jusqu’à 61 mètres de profondeur, d’où jaillit l’une des 30 sources souterraines du lac.
La visite par bateau du Lac s’organise très facilement à partir de Virpazar. Virpazar est un petit village sans grand intérêt qui abrite le port principal de la partie monténégrine du lac, et qui constitue la porte d’entrée du parc naturel du Lac Skadar.
Au-delà du plaisir de voguer sur « une mer d’huile », une visite du Lac par bateau permet de côtoyer les colonies d’oiseaux, et de découvrir les villages lacustres du Lac. Le village de Radus, connut pour sa faille de 61m.
Et celui de Godinje au cœur des collines de Crmnica, à la fois réputé pour son vin, et pour avoir été la résidence d’été des Balsic qui ont régné dans la région de 1360 à 1421.
Face à Godinje, à une centaine de mètres de la berge, se dresse l’île de Grmojur surnommée « l’Alcatraz du Monténégro ».
L’île de Grmojur tient son surnom des fortifications qui la surmontent, une forteresse turque datant de 1843 qui servit principalement de prison, et où l’on envoyait d’après la légende « les prisonniers non nageurs »…
A l'entrée de Virpazar, fuyez l'hôtel Pélikan, et préférez les maisons d'hôtes de l'autre côté du pont, ou les auberges plus à l'écart comme celle en photo...
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